. Doris Lessing, les livres et l'écriture

"Comment ne pas gagner le prix Nobel"
LE MONDE | 08.12.07, par Doriss Lessing,
traduit par Isabelle D. Philippe © The Nobel Foundation 2007

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A lire absolument un superbe et profond article de Doris Lessing, écrivain britannique, Prix Nobel de littérature 2007, dans Le Monde. Des réflexions sur la lecture, les livres, Internet, l'éducation, les jeunes, et la culture.
Un véritable hymne à la culture, à l'écriture des livres, en même temps qu'un cri de révolte et d'espoir. A méditer.

> Extraits (d'aprés le site du journal Le Monde) :

"Ce qui nous est arrivé, c'est une invention incroyable : les ordinateurs, Internet et la télévision. Une révolution. Ce n'est certes pas la première révolution que nous, l'espèce humaine, affrontons. La révolution de l'imprimerie (...) a changé notre vision du monde et nos modes de pensée. Téméraires, nous l'avons acceptée sans réserve, comme toujours, sans jamais nous demander : "Que va-t-il maintenant advenir de nous avec cette invention de l'imprimerie ?" De la même façon, nous n'avons jamais pris une seule fois le temps de nous demander : (...) comment nos esprits vont-ils évoluer avec la nouveauté d'Internet (...) ?"

"La lecture, les livres faisaient autrefois partie intégrante de la culture générale. En s'adressant aux plus jeunes, leurs aînés doivent mesurer combien la lecture contribuait à l'éducation de l'individu, d'autant que les jeunes générations en savent tellement moins. Et si les enfants ne savent pas lire, c'est parce qu'ils ne lisent pas."

"Mais la difficulté est là. Non, ce n'est pas vrai. L'écriture, les écrivains ne sortent pas de maisons vides de livres.Voilà la différence, voilà toute la difficulté. Afin d'écrire, afin de s'engager en littérature, il doit exister une relation intime avec les bibliothèques, les livres, la Tradition. Là, je parle de livres qui n'ont jamais été écrits, d'écrivains qui n'ont pas pu percer parce que les éditeurs sont absents. Je parle de voix inaudibles. Il est impossible d'évaluer ce grand gâchis de talents, de potentiels. Mais même avant ce stade de la création d'un livre qui exige un  éditeur, un à-valoir, des encouragements, il manque autre chose."

"Le conteur sera toujours là, car ce sont nos imaginaires qui nous modèlent, nous font vivre, nous créent, pour le meilleur et pour le pire."

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Si les auteurs souhaitent que ces citations soient retirées, elles cesseront d'être éditées immédiatement.